Parcourir le monde
Après seulement six semaines passées loin de la maison, je pourrais me limiter à parler des transports au Vietnam, ce qui serait plus juste. Mais je trouvais ce titre plus punché! Veuillez me pardonner!!!
Depuis le premier février dernier, j’ai pris un train américain de Montréal à New York, un avion chinois de New York à Shanghaï et de Shanghaï à Ho Chi Minh. J’ai pris un avion vietnamien en première classe, ce qui ne m’arrivera probablement jamais plus de ma vie. J’ai pris des taxis vietnamiens plus que je n’en ai jamais pris à Montréal (mais au total, ça m’a couté moins cher ici!).
J’ai pris trois pousse-pousses, fait une randonnée en moto derrière un chauffeur kamikaze, j’ai conduit 5 motos, à la campagne comme à la ville. Si vous m’aviez dit à ça à mon arrivée ici, je ne vous aurais jamais cru. Je croyais que ce voyage serait un congé de six mois de volant… J’ai conduit les motos non seulement avec un, mais même avec deux passagers! Ce qui est impensable chez nous et qui parait complètement dingue ici. Pourtant je l’ai fait. Une Éloïse devant moi et un Nicolas derrière. En pleine ville de Dalat (petite bourgade en montagne, ancienne station balnéaire pendant la colonie française).
Je suis montée à bord d’un bateau de pêche, de bateaux-navette rapides, de barques de toutes sortes, d’un bac pour motos. J'ai fait du kayak dans des grottes, sur des lagunes, dans la mer. J’ai dormi à bord d’une péniche sur la baie d’Halong.
J’ai pris des mini-autobus décorés de petits rideaux coquets aux motifs tout à fait kitsch pour un autobus (sauf peut-être pour un autobus de CPE). Des autobus bondés, dont la porte ne fermait plus, avec des passagers qui se tenaient sur le rebord de ladite porte et dont tout le corps était à l’extérieur du bus. Le summum, les autobus couchettes pour trajet de nuit. J’étais comme un enfant à Noël. C’était absolument merveilleux. Trois rangées de sièges sur deux niveaux qui s’inclinent jusqu’en position couchée. On doit retirer nos chaussures avant d’entrer! Il y a de petites échelles pour accéder à chacun des lits du niveau supérieur, les petits et moi étions vraiment aux anges…
Et j’ai pris des trains. Autant les autobus orange pimpants de la compagnie Futa sont impeccables, avec un service incroyable et des gares attrayantes, autant les gares ferroviaires sont dans un état lamentable, le service est terrible, l’information incompréhensible, et les trains… les trains! L’horreur tout simplement. Le train de 20 heures qui sera annulé à 21 h 30… Nous sommes chanceux! Il restait de la place dans celui de 18 h 20 qui est arrivé à 22 h 50! Nous avions le choix entre des sièges durs ou des sièges mous. Neuf heures de trajet, qui en seront onze finalement, je vous assure que les bancs de bois, aussi mignons et pittoresques qu’ils soient, ne me faisaient pas envie. Mon siège capitonné, à neuf dollars du billet, me convenait tout à fait. Mais le bout de mes peines est à venir. Car, pour couronner le tout, j’ai pris un train de nuit avec couchette… Là, j’ai frappé mon Waterloo! En fait, j’étais au bord de l’agonie. Vous dire mon état intérieur. Je ne pouvais m’imaginer couchée sur ce lit. Je ne pouvais concevoir que mes enfants seraient contraints de s’y coucher aussi. Les matelas… je n’oserai pas vous les décrire de peur que la nausée me reprenne. Heureusement, nous avions des draps-housses (genre de sac de couchage fait d’un drap replié qu’on a cousu). Et comme notre train avait trois heures de retard, que nous avions déjà quatre heures d’autobus dans le corps plus un après-midi à la plage… nous avons quand même dormi comme des loirs. Nous nous sommes d’ailleurs réveillés juste à temps pour remballer nos draps et sortir de ce train immonde. J’ose à peine imaginer ce que ce sera en Inde…
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