SAPA… Belle Brume
Notre premier contact avec Sapa est un peu brutal. Vous comprendrez qu’en passant près de six semaines dans un pays où les repères en matière de sécurité routière sont très éloignés des nôtres, notre vigilance vient qu’à s’amoindrir. Donc, trois personnes sur une moto, pour nous, y’ a rien là. Des casques en peau de pet, maintenant, on trouve ça normal. Trente personnes dans un bus de 17 passagers n’a plus rien d’étonnant. Donc, de ne pouvoir s’attacher dans un taxi, ce n’est pas un problème! Mais quand ledit taxi grimpe à toute allure une route sinueuse, à plus de 600 mètres d’altitude, en moins de 30 km, à la brunante puis dans la totale obscurité, à ce moment, on se rappelle l’importance de s’attacher. Quand dans chaque virage, on craint de voir plonger la voiture dans un précipice vertigineux, on souhaite tout à coup que chacun ait sa propre ceinture de sécurité… Enfin, moi, j’imaginais les pires scénarios catastrophes tout au long des 30 minutes de ce trajet qui m’en a paru le double…
En débarquant dans cette petite bourgade fort romantique, un autre mauvais moment : l’hôtel que nous avions réservé et payé d’avance était une horreur sans nom. C’est bien simple, le lendemain, j’y suis repassée et la porte était cadenassée! C’est vous dire! Évidemment, nous ne sommes pas restés, et à 20hrs du soir, nous arpentions les rues, petite tribu de six étrangers, sacs au dos, sollicités de toutes parts, avec en tête de peloton, une mère intraitable : nous allions dans un hôtel recommandé par le Lonely Planet, rien d’autre. Pas question de voir les chambres de tous les hôtels qui s’offraient à nous, et qui ne valaient guère mieux que le premier. Certains nous dévisageaient, d’autres, issus des tribus montagnardes de la région, nous suivaient, tentant de nous vendre babioles qui étaient à mille lieues de nos préoccupations du moment. Il faut dire que nous avions pris le train d’Hanoï à 6 hrs du matin pour un trajet de neuf heures qui en dura onze! Donc, plus une once de patience en réserve !!!
Au lever, c’est là que toute la splendeur du lieu nous est apparue. Du restaurant de l’hôtel, la vue était tout simplement grandiose. Avec ses sommets se dévoilant à travers des lacets de brume, ses rizières étagées, marque de commerce de la région, nous étions séduits. Au fil de nos promenades, tant à travers la ville que dans les sentiers environnants, nous avons pu apprécier ce petit coin aux allures coloniales mêlées aux saveurs exotiques d’une culture préservé malgré l’affluence touristique de la région.
La présence à proximité de Sapa, d’un village d’une minorité ethnique, nous a permis un premier contact avec des gens qui ont un mode de vie très différent du nôtre. L’escapade fut agréable, mais la sollicitation excessive des gens pour nous vendre leurs marchandises finit par être rasante… Encore une fois, c’est le paysage qui sauve la donne.
À la recherche d’un cours de cuisine pour Marguerite, nous avons découvert ce restaurant, Hill Station, qui se démarque de tout ce que nous avons pu voir jusqu’ici au Vietnam. L’éclairage soigné, la déco stylisée, tout en évoquant la rusticité de la vie en montagne créait un dépaysement raffiné, des plus apprécié. Nous avons goûté la cuisine traditionnelle des tribus montagnardes lors d’un souper savoureux, puis Marguerite et Juliette ont pu percer les secrets de cette cuisine lors d’un cours avec le chef du restaurant. Nous pourrons donc poursuivre cette expérience culinaire une fois de retour à la maison.
Notre séjour à Sapa s’est trop vite achevé, mais il nous fallait bien quitter le Vietnam un jour… le trajet pour quitter la région nous réservait encore quelques surprises…
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